Fil rouge du chantier qui aura duré près de 6 ans, la digue protège la navigation dans le bassin et les
équipements du nouveau port.
De plus de 3,2 kms de long (3260 mètres), large de près de 90 mètres au niveau de sa base sousmarine… son profil a été optimisé pour réduire considérablement les impacts sur le courant et la morphologie des fonds et du littoral.
La digue a été constituée de quatre couches successives de matériaux et d’enrochements représentant plus de 6 millions de tonnes issues prioritairement des carrières locales.
Sa carapace composée de plus de 16500 Xblocs® a été conçue pour résister aux tempêtes et à la montée des
eaux dans les cent prochaines années.
En partie haute de la digue, une imposante dalle de béton avec un mur chasse-mer permet la circulation en sécurité des engins et des personnels de service.
La digue du nouveau port ceinture un bassin en eau de 200 hectares dont 90 hectares navigables en phase 1 (150 hectares à terme).
Le nouveau bassin a été créé par le draguage de de 4 millions de m3 de sable (récupéré pour la nouvelle plateforme portuaire !).
D’une profondeur maximale de plus de 21 mètres à marée haute, il autorise l’entrée et l’accostage de navires de nouvelle génération de 240 mètres de long. Grâce à plusieurs zones d’évitage il permet d’ailleurs à plusieurs ferries de manoeuvrer en même temps.
65 nouveaux hectares de terre-pleins dont 45 gagnés sur la mer. Commencée en 2016, la nouvelle plateforme a nécessité 4 millions de mètres cubes de sable, issus en totalité du dragage du bassin, pour façonner un remblai de plus de 15 m de haut.
Sur cette immense plateforme, ce sont 350 kilomètres de faisceaux électriques, 15 kilomètres de réseaux d’assainissement, 8 ouvrages d’art, les voiries, les parkings, les éclairages, 31 bâtiments… qui ont été construits.
Des terminaux dédiés aux remorques non-accompagnées et aux activités de fret ferroviaire ont également été prévu dans l’espace aménagé.
Enfin, le projet tient également compte des possibilités futures d’exploitation à long terme. Le plan masse général permet l’extension des terre-pleins et l’implantation de nouveaux postes à quais lors des phases ultérieures de développement.
3 postes ferries de grande capacité ont été construits pour cette première phase du nouveau port. Ils pourront accueillir 24/24 et 7/7 des navires de 240 mètres de long, 36 mètres de large et de 8.50 mètres de tirant d’eau. En adaptant à long terme la longueur du front d’accostage et la capacité des défenses, des unités encore plus grandes pourront être reçues.
Chaque poste d’accostage a fait l’objet d’une conception particulière : Le quai P10 repose sur 68 pieux de fondations. Ces derniers ont été surmontés de 306 éléments en béton préfabriqués sur site, sur lesquels a été coulée une dalle de béton.
Les postes P11 et P12 sont, quant à eux, disposés de part et d’autre d’un « finger pier » de 300 mètres de long sur 26 mètres de large : il a été constitué de caissons mixtes palplanches / fers H remblayés avec du sable, sur lesquels est venue s’ancrer une large poutre de couronnement en béton qui couvre entièrement la partie supérieure du rideau. Ce double quai permet l’accostage de deux navires.
Les trois nouveaux postes sont tous équipés d’une passerelle roulière flottante pour assurer les transferts de véhicules depuis et vers le ferry. D’un poids de plus de 2 000 tonnes, longues de 100 m de long et larges de 32 m, elles sont ballastables pour s’adapter à chaque niveau de franc-bord des navires, et un système de vérins permet d’ajuster finement les rampes en cours de chargement.
Le P10 dispose de plus d’une passerelle piétons dépassant 20 mètres de hauteur, qui permettra de traiter les flux estivaux de piétons.
8000 MÈTRES CARRÉ DE BÂTIMENTS
Une dizaine d’ensemble de bâtiments ont été construits sur le nouveau port. Chaque ensemble a des fonctions bien précises :
Plus de 80 aubettes et guichets jalonnent désormais le trajet des voyageurs et une quinzaine de blocs sanitaires leur sont accessibles dans les bâtiments de services et sur les parkings de préembarquement…
Mais ce sont surtout le Bâtiment d’Entrée de Port et le Bâtiment Front de Mer qui aspirent à devenir les lieux emblématiques du nouveau port grâce à leur accessibilité et aux services qui y seront proposés. Tous les deux, par leur envergure et leur architecture, sont à la mesure du nouvel outil portuaire avec depuis chacun une vue différente mais imprenable sur la plateforme, le bassin et les postes.
L’entrée et la sortie du nouveau Port de Calais compte maintenant chacune jusqu’à 4 voies. Cette augmentation importante de la capacité de la rocade portuaire renforcera la fluidité des accès aux différents terminaux du port, mais aussi à la ville de Calais.
Les voyageurs Transmanche circulant en voiture ou en autocar emprunteront des voies dédiées depuis le débarquement du bateau jusqu’à la rocade. Le tunnel franchi (ou plus exactement la tranchée couverte), l’insertion se fera par la gauche sans risque d’être en conflit avec les flux des poids lourds s’insérant depuis la droite..
Un nouvel éclairage de technologie LED a été dimensionné pour tenir compte de l’élargissement de la rocade portuaire, et ce en continuité avec les aménagements réalisés par la DIR Nord la RN 216 reliant la rocade portuaire à l’autoroute A16.
Sur la nouvelle plateforme, 8 ouvrages d’art (7 ponts et 1 tranchée couverte) dont certains structurent la « colonne vertébrale » du nouveau port : une dorsale routière qui relie les zones sud et nord et permet le débarquement rapide des voyageurs et de la marchandise. Une telle conception, le tracé des voiries, des rampes…, la disposition des zones de contrôle, la taille des parkings de préembarquement se sont appuyées sur de nombreuses études et modélisations dynamiques. La séparation des flux fret et tourisme, le nombre et la largeur des voies, l’implantation et la forme des ponts ont été pensés pour répondre par anticipation aux évolutions de trafics des prochaines décennies, avec le souci permanent d’assurer la fluidité et la sécurité des circulations pour les clients du nouveau port.